ANIMATION DES RENCONTRES EN MILIEU RURAL

L’animation villageoise est processus clés pour le développement inclusif et participatif des communautés rurales. En engageant les populations locales dans des discussions constructives, nous pouvons mieux comprendre leurs besoins réels, encourager leur participation active dans les projets de développement, et les accompagner vers une autonomisation durable.

Photo de famille à l’issue de la réunion dans le Département du Mayo-Louti

Grâce à une animation rurale active, nous mettons les communautés villageoises au cœur du processus de développement. Cela permet non seulement d’assurer la pertinence des projets, mais aussi de garantir que les solutions mises en place sont durables et adaptées aux contextes locaux.

L’animateur de développement local est ancré dans un village ou une communauté en milieu rural. Il met en relation les besoins des populations et les enjeux sociaux de l’heure.

Attitude assidue des participants
NOS APPROCHES

Animer – sensibiliser – informer et communiquer à chacune des étapes du processus de développement local

Le développement local n’est pas une recette mais une démarche. Dans ce sens, sans en donner une définition figée, le développement local est un processus de création d’une dynamique durable sur un territoire qui mobilise les acteurs locaux autour de la définition et de la réalisation de leur projet global (social, économique, culturel ou environnemental).

Ainsi, toutes les composantes de la population sont amenées à s’exprimer, à s’impliquer dans la prise de décision et dans la mise en œuvre de solutions basées sur la valorisation optimale des ressources locales permettant de résoudre leurs problèmes de façon appropriée.

Plusieurs outils sont utilisés pour réaliser un projet de développement qui mobilise les communautés autour d’une cause commune. Nous pouvons citer entre autres les techniques d’animation, de sensibilisation et de communication.

ANIMATION

C’EST QUOI ?

C’est le cadre général qui guide notre action tout au long de notre travail et permet d’impulser et d’entretenir une dynamique de développement local basée sur les initiatives, la concertation et la participation active de la population dans son ensemble. « Méthodes de conduite d’un groupe qui favorisent l’intégration et la participation de ses membres à la vie collective ». Permettre à chacun d’être lui-même et de mettre ses capacités à la disposition des autres.

L’animation est donc un moyen pour aider un groupe à faire un travail (une action, une prise de décision ou une résolution de problème).

DANS QUEL BUT?

Faire prendre conscience au groupe qu’il a une décision à prendre, un travail à faire ensemble, mais aussi que les enjeux des uns et des autres sont différents et qu’il faudra en tenir compte pour arriver à une décision acceptable par tous.

Le but ultime de l’animation est le renforcement des capacités de la population pour la prise en charge de leur avenir et pour l’autodétermination de leur développement économique, social et culturel.

COMMENT FAIRE?

L’animation nécessite une transversalité des compétences et un savoir-faire qu’on affine au fur et à mesure de l’expérience directe sur le terrain. Toutefois, elle demande des qualités et capacités spécifiques :

  • Une forte capacité d’écoute et de communication dans un milieu multiethnique et multilinguistique,
  • Une compréhension des langues locales et des enjeux culturels et sociaux spécifiques,
  • Une capacité de mobilisation et d‘implication de la population et l’utilisation d’outils d’animation permettant la plus large implication de la population aux initiatives de développement local

PRINCIPE

Ne jamais faire à « la place de » mais « faire faire » (susciter l’action).

OUTILS

Cartographie, diagramme de Venn, ateliers thématiques, arbre à problèmes, etc

Concertation avec la Communauté de Kong-Kong
L’animation vue à la loupe
1)    Produire 2)    Faciliter
  • Une solution à un problème
  • Une décision à prendre
  • Une action à mener
  • – Faire fixer un but et des objectifs
  • Une procédure de travail
  • Un programme de travail
  • Une démarche pour favoriser l’implication
  • Une organisation du travail
  • Une organisation de l’analyse
  • L’expression de chacun
  •  La communication entre les personnes
  • La compréhension commune
  • L’accès à l’information pour la prise de décision – L’écoute
  • La compréhension de l’information
  • L’analyse de ce qui est exprimé
  • L’observation de ce qui n’est pas exprimé
3)    Restituer 4)    Régulier
  • De manière à ce que chacun comprenne
  • Le travail avec le souci constant de le situer dans l’ensemble du processus
  • Les relations, les tensions, les conflits, afin d’atteindre le but, de produire un résultat
  • Equilibrer les interventions de chacun
  • Motiver/valoriser les points de vue
  • Harmoniser les opinions
  • Gérer (médiation plus que négociation)
 DE L’ANIMATION A LA MEDIATION

En tant que « maillage » du dispositif de concertation, l’ADL joue un important rôle de médiation à différentes échelles.

Notamment, entre :

■ Les groupes et individus porteurs de visions et d’intérêts différents et parfois de conflits (représentants associatifs et d’organisations de base, hommes, femmes, jeunes, migrants, élus).

■ Le système politique et administratif (la Commune, la Région, l’Etat) et société civile (en facilitant les rencontres et la communication entre les membres de la communauté ainsi que la résolution des éventuels conflits).

■ Les acteurs du territoire communal et partenaires du développement (ONG, fondations, institutions nationales et internationales, etc.). L’Animateur se trouve à agir entre deux savoirs différents, les « savoirs techniques et scientifiques » et les « savoirs populaires ». Son rôle de médiateur se joue aussi à ce niveau: il doit faire attention à ne pas faire prévaloir à priori les « savoirs techniques » sur les « savoirs populaires » mais agir le plus possible dans une optique de valorisation des connaissances et des savoir-faire locaux.

SENSIBILISATION

C’EST QUOI ?

L’action de faire prendre conscience sur certains sujets.

AVEC QUI ?

Les Instances de Concertation Communales (les acteurs du territoire) et les partenaires de développement

DANS QUEL BUT?

  • Renforcer l’esprit d’appartenance communale,
  • Renforcer l’adhésion de la population au processus,
  • Améliorer la compréhension du processus de développement local,
  • Distinguer les différentes instances communales, leur rôle et leur fonctionnement, être convaincu de leur nécessité,
  • Permettre une cohésion sociale interethnique, inter et intra-villageoise et rechercher l’adhésion massive de la population,
  • Amener les populations à dissocier les convictions politiciennes des politiques de développement
  • Amener les populations à partager leurs intérêts et à mettre en avant l’intérêt général
  • Amener les différents acteurs du développement local à travailler ensemble et à exercer la pratique du dialogue et de la concertation
  • Amener les partenaires à travailler en collaboration et en réseau.

COMMENT FAIRE?

A travers des réunions dans chaque village touchant l’ensemble de la population

PRINCIPE

Ne jamais avoir peur de « (se) fatiguer » à répéter les choses : la pédagogie passe par la répétition!

OUTILS

Réunions, manuels de procédure de gestion et de fonctionnement interne des instances de concertation communales, Plan de Développement Communal, etc.

 

L’INFORMATION ET LA COMMUNICATION

 

C’EST QUOI ?

  • Informer : mettre au courant de quelque chose; avertir; aviser; « donner des informations à »; renseigner.
  • S’informer : prendre, recueillir des renseignements ; se mettre au courant.
  • Communiquer : faire passer quelque chose d’une personne à une autre; transmettre les connaissances, faire partager à quelqu’un; être en communication, être en relation, en rapport, en correspondance avec quelqu’un; communiquer sur quelque chose, faire connaître au public par l’intermédiaire des médias.

 

QUI INFORMER ET AVEC QUI COMMUNIQUER?

Acteurs : les organisations communautaires et subterritoriales (villages, hameaux, campements), avec le Conseil municipal, avec les autres organisations de Base et tout habitant (ne faisant partie d’aucune structure particulière),

Partenaires : ONG d’appui, coopération décentralisée, services de l’Etat, Institutions Internationales, bailleurs de fonds en général.

Attention: Inciter et faciliter la mise en relation et la communication entre acteurs internes et partenaires externes au niveau des Instances de Concertation Communales. Les informations seront ensuite transmises en réseau à l’ensemble de la population.

 

COMMENT FAIRE?

  • Créer des réseaux d’information et de communication, contrôler et s’assurer de son effective et correcte transmission.
  • Utiliser un langage approprié à chaque acteur (avec une attention particulière aux populations analphabètes, le plus souvent isolées).
  • Vérifier que les informations sur les projets en cours et les perspectives ainsi que sur le contenu des débats.

 

DANS QUEL BUT?

  • Donner la possibilité aux populations d’accéder à et de produire de l’information.
  • Contribuer à la formation des opinions publiques dans le sens de l’exercice d’une citoyenneté active et de la promotion de l’action collective.
  • Permettre l’émergence et l’exercice d’une véritable démocratie participative (l’accès à l’information étant une condition « sine qua non » de sa réalisation).
  • Faire connaître aux partenaires la réalité du territoire, les activités menées et l’organisation existante.

 

PRINCIPE

  • Permettre et faciliter la communication entre les différents acteurs mais ne pas communiquer « à la place de »: s’assurer que les acteurs fassent circuler l’information et que chacun assume son rôle (restituer après les réunions).
  • Ouvrir les réseaux de circulation de l’information au plus grand nombre.

 

OUTILS

Les différents moyens pour informer :

  • Oraux (rencontres informelles, débats publics, réunions, etc.),
  • écrits (procès-verbaux, comptes rendus de réunions, rapports d’activités, rapports financiers, monographie, etc.),
  • Audiovisuels (cassettes enregistrées, photos, vidéos, etc.)
  • Les différents moyens pour transmettre les informations :
  • Déplacements physiques (moto), radio, Internet, téléphone, fax, etc.
COMPETENCES ET QUALITES D’UN ANIMATEUR LOCAL

Les compétences, comme dans chaque champ professionnel, relèvent de différents niveaux et peuvent être caractérisées à la fois par :

■ des savoirs (connaissances générales, techniques ou scientifiques),

■ des savoir-faire (techniques, opérationnels, procéduraux, organisationnels, relationnels, situationnels),

■ des savoir-être (qualités humaines, comportement et aptitudes spécifiques).

Tout particulièrement, la notion de compétences non techniques est celle qui donne de la valeur ajoutée au travail de l’Animateur : il s’agit de l’ensemble des processus de négociation nécessaires pour travailler et créer quelque chose ensemble. Ainsi, l’Animateur a pour mission de stimuler les acteurs à travailler ensemble et de veiller à ce que chacun donne du sens au processus. Des dimensions socio-affectives interviennent aussi, comme l’image de soi et des autres ou encore la motivation. Elles déterminent l’engagement dans l’action.

Si les compétences techniques constituent un élément important du profil de l’Animateur, les compétences en animation sont essentielles puisqu’elles garantissent la réussite et la viabilité de la dynamique de développement local dans son ensemble. Dès lors, en illustrant le travail de l’Animateur par la métaphore de l’arbre, l’animation en constituerait le tronc, la base qui permet tant aux branches (autres tâches) de pousser avec vigueur qu’aux racines de bien s’implanter dans la terre (dynamique de long terme). Dans ce sens, toutes les autres tâches risquent d’être inefficaces si elles ne reposent pas sur une animation.

L’ANIMATEUR DOIT CONNAITRE

■ Le territoire d’action (histoire, acteurs et structures)

■ Les contextes sociaux, politiques et culturels

■ Les problématiques des différentes catégories d’acteurs, des pouvoirs publics, des procédures administratives, des lignes budgétaires, etc.

■ Les enjeux de développement, les partenaires du développement et de la coopération internationale

■ Le fonctionnement en réseau

■ Les règles générales du droit administratif et de la gestion financière et comptable

■ Les politiques agro-pastorales, rurales, économiques, sectorielles

■ Les rôles des acteurs publics et privés

L’ANIMATEUR DOIT ETRE …
MODALITES D’ANIMATION LOCALE

Faire attention à la disposition des participants dans la salle : disposer les participants de façon à ce que tout le monde puisse entendre, suivre et contribuer au débat. Surtout ne tourner le dos à personne, au risque d’exclure automatiquement ceux qui seront derrière.

S’assurer que tout le monde entende bien ce qui est dit.

Distribuer la parole en respectant les coutumes locales et en stimulant la participation de ceux qui ne prennent pas la parole: par exemple, les femmes attendent que la parole leur soit donnée!

Ecouter et valoriser le propos de l’autre : inciter à se mettre debout pour parler, réagir aux propos tenus, s’appuyer sur des propos tenus et reprendre certains termes utilisés pour relancer le débat, synthétiser par écrit les interventions afin de les inscrire dans la durée.

Faire la synthèse de ce qui a été dit soit oralement soit par écrit sur le tableau, de façon que tout soit bien lisible et que les analphabètes puissent comprendre, en ayant recours aux schémas et aux dessins.

Quand les propos se répètent, stimuler l’assistance afin de trouver d’autres pistes à travers des petites suggestions ou des exemples.

Regard studieux des participants
Cycle de projet de développement
Comment vous être utile ?

Nous accompagnons des associations locales et des Organisations non gouvernementales, des parlementaires et des collectivités décentralisées dans diverses initiatives sociales.

« Le meilleur moyen de réussir, c’est toujours d’essayer encore une fois. »

Thomas Edison
Scientifique

Booster l’entreprenariat social par l’identification d’un bon projet